- Croisière de l'été 2021 -

1ère partie : de Boulogne à Port-Louis

Ça y est, on y est ! Le moment tant attendu de la croisière estivale est venu. A défaut de grand départ reporté pour cause de Covid, notre objectif sera la Bretagne Sud.

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1ère étape : Boulogne - Cherbourg

 1j 11h 30 mn de navigation

161 milles nautiques

Dimanche 25 juillet, nous prenons l’écluse de 6h pour quitter le bassin Napoléon et mettre le cap vers la Bretagne. Après une longue période de vent de tendance Nord, le vent doit tourner Ouest et Sud Ouest ce qui n’arrange pas nos affaires. Nous partons vent de travers avec un petit vent de Sud Est jusqu’à 10h où l’on allume le moteur faute de vent.

Ciel menaçant au départ de Boulogne

Le reste de la navigation se passera avec des successions de périodes sous voile au près et de périodes au moteur avec vent dominant de Sud Ouest. Nous nous prendrons aussi quelques belles averses.

Nous passons très au large du Havre dans la soirée. Nous croisons quelques cargos et sinon pas grand monde sur l’eau. Juste quelques casiers à éviter.

Cargo au large du Havre

A l’approche de la baie de Seine, nous avons le courant contre et il faut prendre son mal en patience d’autant plus en cette période de grande marée (coefficient 92). Nous finirons au moteur avec le courant mais contre le vent pour enfin voir le bout du Raz Barfleur et atteindre l’immense rade de Cherbourg. Notre peine est récompensée par un accueil exceptionnel avec le ballet de cinq dauphins qui nous saluent. Nous amarrons Maracuja au ponton visiteur à 17h30.

En approche de Cherbourg
Arrivée dans la rade de Cherbourg

Attente à Cherbourg

L’attente de la bonne fenêtre météo pour continuer notre route vers la Bretagne commence. Un vent soutenu d’Ouest à Sud Ouest ne nous permet pas de continuer notre route. Il est fortement déconseillé de tenter de passer le Raz Blanchard avec de forts vents contre le courant. Et comme il nous faut passer absolument avec le courant, nous sommes bloquées.

Nous sommes vendredi et un avis de tempête est en court, plus de 30 noeuds à la pointe de la Hague. Ce n’est pas le moment de prendre la mer. Alors on s’occupe comme on peut. Cuisine, matelotage et visite de la cité de la mer sont au programme. Cette dernière vaut le détour avec la visite d’un sous-marin. Impressionnant ! C’est incroyable de voir ce que l’homme est capable d’inventer. Une véritable ville sous l’eau avec sa centrale nucléaire, ses armes de défense (missiles et torpilles) et ses kilomètres de câbles et de tuyaux pour contrôler tout ça. 

Vent à La Hague le 30 juillet 2021
Sous-marin "Le Redoutable" de la cité de la mer de Cherbourg
Intérieur du sous-marin avec ses torpilles
Séance matelotage
Poulet à l'estragon
Pizza

La météo devrait s’améliorer samedi, alors si ça se confirme le départ aura lieu à l’heure de la marée haute prévue à 14h37. Le point positif de ces quelques jours d’attente, c’est que nous sommes repassés en période de mortes eaux et les courants seront donc moins violents. 

2ème étape : Cherbourg- Les Sept Iles

 1j 6h 35 mn de navigation

154 milles nautiques

Il est 13h05 quand nous quittons enfin le ponton de Cherbourg ce samedi 31 juillet. Les conditions ne sont pas idéales mais ça devrait aller. Un vent de W-SW de 13 à 17 noeuds est annoncé. Nous allons encore manger du près !

Départ de Cherbourg

Nous faisons route vers Aurigny car nous avons décidé de contourner par les Casquets et ne pas passer le Raz Blanchard par vent contre courant. Nous avons certainement bien fait car nous nous faisons bien secouer aux Casquets. Nous devons nous éloigner pour éviter une zone de déferlement. Nous sommes alors au moteur pour passer au plus vite cette zone avec le courant mais contre le vent. Nous doublons les Casquets à 21h. Nous continuons un peu notre route au moteur pour nous positionner afin de redescendre vers Guernesey à la voile. On est alors au près dans une mer agitée. Une longue nuit commence alors. Nous sommes sous voile, à la gîte avec un ris dans la GV et le génois à demi enroulé. Des épisodes de pluie se succèdent. Seul moment sympathique la visite d’une bande de dauphins au matin.

Approche des Casquets
Les Casquets

Nous tirons quelques bords et décidons à 12h20 de remettre le moteur pour faire route directe et recharger par la même occasion nos batteries jusque 15h30. Deux virements de bords plus loin, nous sommes en approche de l’archipel des Sept Iles que nous allons contourner par le NE en passant à proximité de l’île Rouzic, île qui abrite la plus grande colonie de fous de bassan de France. Des milliers d’oiseaux recouvrent les rochers et virevoltent dans tous les sens. Nous rallumons le moteur pour longer l’archipel. Il nous reste plus de 20 milles pour atteindre Roscoff contre vent et courant. On décide alors d’aller jeter l’ancre pour la nuit au pied de l’île aux Moines, d’autant que le vent devrait tourner demain favorablement. Nous arrivons à la marée basse à 19h40 et mouillons dans 12 m d’eau.

Approche des Sept Iles
Ile Rouzic
Mouillage à l'île aux Moines

3ème étape : Les Sept Iles - Roscoff

 4h 20 mn de navigation

23 milles nautiques

Nous partons tôt ce lundi 2 août pour profiter d’une partie du courant favorable. Il est 7h25 quand nous levons l’ancre pour mettre le cap sur Roscoff. Le vent n’a pas encore tourné comme nous l’espérions mais nous permet tout de même de faire route directe toujours au près. Nous passons les Triagoz sous voile mais le vent tombe et nous mettons le moteur à partir de 9h30 et jusque la fin. Nous atteignons le port de Roscoff à 11h55. 

Départ de l'île aux Moines
Ile de Batz à proximité de Roscoff

Nous profitons de l’après-midi pour quelques bricolages sur le bateau et surtout pour réparer la fermeture du hublot avant situé sur le pont qui a cédé en partie laissant rentrer un peu d’eau (lorsque des vagues passent sur le pont) dans la cabine avant. Puis nous partons en trotinette nous balader en ville et se faire un resto que nous avions gardé dans nos mémoires l’an dernier pour ses fruits de mer et son Kouign Amann vraiment excellent.

Promenade à Roscoff
Ruelles de Roscoff
Roscoff chenal d'accès au port

4ème étape : Roscoff - Aber Wrac'h

 6h50 de navigation

30 milles nautiques

En ce mardi 3 août, nous quittons Roscoff à 11h15 et empruntons le chenal à terre de l’île de Batz au moteur. La barreuse doit être concentrée pour suivre les différents alignements permettant de passer dans les passages étroits entre les cailloux. Nous profitons du joli paysage malgré un petit crachin breton. Une tourelle cardinale Nord marque la fin du chenal et nous arrêtons le moteur pour mettre le cap vers l’Aber Wrac’h. Notre progression à la voile ne dure que 30 minutes avant que le vent tombe. Nous avançons alors au moteur et on en profite pour se mettre à la pêche qui restera infructueuse. 

Chenal à terre de l'île de Batz
Partie de pêche

Peu avant 16h le phare de l’île Vierge est en vue et une heure plus tard nous distinguons les roches de l’entrée de l’Aber Wrac’h. Nous cherchons à la jumelle celles qui constituent le passage de la Malouine, un raccourci quand on vient de l’Est qui fait gagner 2 milles nautiques en évitant de contourner toute la zone rocheuse pour rejoindre le chenal principal. À 17h10, nous nous mettons sur l’alignement pour embouquer le chenal de la Malouine et rejoindre le chenal principal 20 minutes plus tard. Très jolie approche entre les roches mais à ne faire que par mer calme car on rase vraiment les cailloux. Nous remontons tout le chenal principal et nous amarrons à couple au port il est 18h05.

On double le phare de l'île Vierge sous un ciel menaçant
Dans le passage de la Malouine
Phare de l'île Vierge en toile de fond du chenal de l'Aber wrac'h
Remontée du chenal d'accès

5ème étape : Aber Wrac'h - Audierne

 13h de navigation

64,3 milles nautiques

Mardi 4 Août. C’est dans l’objectif de rejoindre Morgat sur la presqu’île de Crozon que nous décollons à 6h du matin. La logique des courants aurait voulu que nous partions 2h avant pour profiter pleinement des courants dans le chenal du Four mais en cette période de mortes eaux (coefficient de 37), nous avons décidé de dormir un peu plus quitte à se retrouver un peu à contre-courant. Nous quittons l’Aber Wrac’h par la passe Ouest. Un vent léger nous pousse d’abord au près puis nous nous retrouvons ensuite au grand largue. Nous passons au large de Portsal et une heure plus tard doublons le phare du Four. Il est 9 heures quand nous abattons pour rejoindre le chenal du Four en vent arrière, les voiles en ciseaux. Quand la seconde équipière se réveille, nous envoyons pour la première fois notre spi enroulable. Installation du bout dehors, hissage de l’emmagasineur et envoie de la voile. Ça y est enfin, depuis qu’on attend ce moment propice pour tester cette belle bulle rose et bleu ! C’est déconcertant de facilité à utiliser.

Voiles en ciseaux vers le chenal du Four
La joie du 1er envoi de notre spi enroulable
1ers bords avec notre spi sur emmagasineur dans le chenal du Four

Commence alors la descente du chenal du Four avec des empannages successifs. Nous atteignons 6 noeuds de vitesse malgré le contre courant. Cette voile est un vrai booster. Nous sommes ravies.

Vue depuis le carré
Maracuja file dans le chenal du Four

Nous avons progressé beaucoup plus vite que prévu et quelques calculs rapides nous indiquent que tous les paramètres sont au vert pour enchaîner le passage du Raz de Sein où le courant est alors favorable. A cet endroit pas question de passer à contre courant. Nous changeons donc nos plans pour mettre le cap sur le Raz de Sein. Il est alors 14h50 quand nous enroulons le spi. Le vent est monté et une belle houle s’est formée. Nous ne déroulons qu’une partie du génois pour rejoindre au près le Raz et passer la pointe à 16h20. Nous atteignons 7 noeuds de vitesse et nous faisons un peu remuer. Nous doublons la Plate et pouvons abattre.

On range le spi
Phare de la Vieille et bouée de la Plate en vue
Au près vers la Pointe du Raz
Passage de la Pointe du Raz

Les remous se calment et nous déroulons tout le génois. Nous empannons à 17h pour faire Route directe vers Audierne. Quelques tentatives de pêche mais toujours rien !
Nous appelons la marina pour nous faire confirmer qu’avec ce faible coefficient de marée nous pouvons emprunter à tout moment le chenal d’accès au port d’Audierne avec notre tirant d’eau de 1m80. Nous enroulons le génois devant la jetée de Sainte Elvette et affalons la grand voile avant de rentrer dans le chenal. Il est 18h35 et nous sommes à mi marée. Mieux vaut bien suivre le chenal car des vagues déferlent à tribord où il y a très peu de fond.

Baie d'Audierne
Entrée dans le chenal d'accès à Audierne

Il est 19h quand nous amarrons le bateau au ponton d’Audierne.
Cette journée restera gravée dans nos mémoires avec les passages successifs du chenal du Four et du Raz de Sein, deux endroits mythiques dans la même journée dont une partie sous spi avec en prime cette première plus que réussie pour notre spi enroulable.

Journée off à Audierne

Pour rejoindre Port Louis dans la rade de Lorient, notre prochaine étape, nous devons passer la pointe de Penmarch. Le vent annoncé pour le lendemain est favorable mais soutenu et une houle importante (jusque 5 mètres) étant annoncée, nous décidons de rester une journée supplémentaire et de profiter de l’escale. Au programme resto, paddle et pêche. C’est sur la jetée d’Audierne qu’on pêche notre premier bar à la canne, malheureusement trop petit pour le garder. On en profite aussi pour tester notre bimini et sa rallonge comme protection de pluie.

Séance paddle
Notre premier bar
Pêche sur la jetée d'Audierne
Maracuja en mode protection contre la pluie

6ème étape : Audierne - Port-Louis (rade de Lorient)

 10h50 de navigation

65,6 milles nautiques

C’est le vendredi 7 août à 7h25 que nous larguons les amarres pour une grosse journée de navigation. Les prévisions annoncent un vent d’Ouest de 18 nœuds maximum et une houle modérée. Le port d’Audierne est bien abrité, et à la sortie du chenal, on se rend compte qu’il y a encore pas mal d’air. Nous n’envoyons donc pas toute la toile lorsque l’on hisse dans la baie. C’est au travers avec 2 ris dans la GV et 1 ris dans le génois que nous nous éloignons d’Audierne. A mesure que l’on sort de l’immense baie, la houle se forme et le vent forcit. On voit notre première bande de dauphins de la journée avant de doubler la pointe de Penmarch à 10h20. Nous sommes alors au largue et il devient difficile de faire porter la GV avec la grosse houle ¾ arrière qui atteint maintenant les 4 à 5 mètres. Il est 11h15 quand nous décidons à affaler la grand voile pour ne garder que le génois. Ouf ! c’est bien plus confortable et on ne perd finalement pas en vitesse. En effet, le bateau est plus stable et nous filons à 6,5 nœuds avec notre génois 1 ris seul. Le vent est rafaleux et la houle soutenue, ce qui semble beaucoup plaire aux dauphins qui nous accompagnent pendant de longs moments, en particulier quand nous passons au large de l’archipel des Glénans. Ce dernier doublé, l’île de Groix à l’horizon, nous empannons pour faire route directe sur le chenal d’accès à la rade de Lorient. Les longs moments accompagnés par les dauphins qui pêchent dans les bancs d’anchois sont de vrais instants magiques qui nous font supporter un peu mieux ces dures conditions. Nous voyons enfin les bouées de la passe Ouest du chenal d’accès à la rade. A mesure que l’on s’approche, le vent augmente encore et c’est avec 25 noeuds de vent (rafales à 37) que nous empannons dans la passe et que nous remontons pleine balle dans la rade. Heureusement, nous connaissons bien la zone et savons qu’il y a de l’espace pour enrouler le génois facilement un peu à l’abri devant l’entrée de Port-Louis.

Nous contactons alors la marina et les agents du port nous accueillent en zodiac de façon très efficace en nous attribuant une place parfaitement orientée pour nous permettre de manœuvrer sans encombre dans ce vent soutenu.

Ça remue dans la rade à l'approche de Port-Louis

Il est 18h15 quand nous nous amarrons, soulagées d’être arrivées et confortées dans le choix de notre bateau qui s’est formidablement bien comporté dans ces grosses conditions.

On vous partage en vidéo quelques moments forts de cette belle navigation musclée avec les dauphins comme compagnons de voyage.

Journée off à Port-Louis

Nous profitons de cette étape pour retrouver des copains voileux qu’on n’avait pas vu depuis longtemps. On profite également des vélos prêtés gracieusement par la marina pour une balade du côté de la petite mer de Gâvres. La soirée se finira à la Peau de l’Ours, bar incontournable lors d’une escale à Port-Louis. Ambiance concert un peu déjanté entrecoupé de séquences folkloriques dans la rue en ce week-end de festival interceltique de Lorient.

Ambiance festival interceltique
Balade en vélo
Petite mer de Gâvres

Port-Louis sera l’escale la plus Sud de notre périple estival. Nos étapes retour jusque Boulogne sont à découvrir dans une seconde partie (en cliquant sur le lien ci-dessous)

Catégories : Navigation

4 commentaires

Alain et Monique · 09/08/2021 à 20:18

Eh bien nous on vous a en live… dans le port de Doëlan ! belle rencontre, on garde le contact.

Goudal · 31/07/2021 à 12:16

Super très belles photos contente de vous voir de beaux souvenirs bonne continuation bisous à vous deux

Valérie et Paulo · 28/07/2021 à 22:18

Bravo à vous 2 et merci de nous faire partager l’air du large !
Bonne navigation
Bises à vous 2

François BRICE · 28/07/2021 à 21:02

Superbe les filles avec votre arrivée avec les dauphins 😉😁👍🏻👌🏻 Béco à toutes les 2

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