Réveil difficile en pleine nuit pour un départ à 0h50. Dès la sortie du port, nous prenons un cap au 45 au moteur car le vent n’est pas au rdv. Commencent alors les quarts de nuit où nous nous relayons jusqu’au petit matin. Nous laissons le plateau des Triagoz sur tribord. C’est à 4h15 que nous pouvons couper le moteur pour avancer toutes voiles dehors au près serré par ce petit vent de Nord-Est. 5h, changement de quart ! Le vent tombe vers 6h30 nous obligeant à rallumer le moteur. Le jour se lève toujours au moteur et vers 10h l’île de Guernesey est en vue. Le soleil nous réchauffe un peu mais nous devons attendre 12h15 pour enfin envoyer le spi. On se rapproche de Guernesey et c’est à nouveau au moteur que nous mettons le cap sur les Casquets. Il y a un peu de vent mais nous décidons de faire du cap au moteur pour passer les Casquets dans les temps avec le courant. Les Casquets doublés, nous envoyons le génois dans un vent de Sud-ouest force 4. Nous sommes au portant dans les remous habituels de cette zone de navigation qui nous avaient déjà bien secouées à l’aller. Nous laissons Aurigny sur tribord pour continuer notre route dans une mer de plus en plus désordonnée. On doit procéder à deux empannages avant la tombée de la nuit. Dans cette mer compliquée, on décide alors d’affaler la GV et d’enrouler une partie du génois pour la nuit. A 23h, le vent monte encore, on a le courant avec nous et on avance bien à 7 nœuds de moyenne. Cependant, pas évident de tenir la barre dans cette mer croisée au portant. Commence alors le calvaire du contre-courant où on ne se voit plus avancer pendant de longues heures. On a pourtant pris bien au large de la baie de Seine mais les courants sont forts dans les parages en ces périodes de vives eaux. La nuit est interminable et le lever du jour bienvenu même si l’état de la mer ne s’améliore pas. Vers midi, par vent d’Ouest force 5 nous sommes à hauteur d’Etretat, à plus de 20 milles au large. On se relaie à la barre sous ce temps froid et maussade. En fin de journée on fait un peu de moteur pour recharger les batteries avant la nuit. On réduit un peu le génois et on fait bien car en début de nuit le vent passe Nord-Ouest et l’on se retrouve au près. A 1h du matin, nous sommes alors un peu au-dessus de Berck et nous rendons les armes en décidant de mettre le moteur pour pouvoir lofer et aller en route directe sur Boulogne. On n’a plus la force ni l’envie de tirer des bords dans ces conditions. Vers 4h du matin à l’approche de Boulogne, c’est l’heure de la sortie des chalutiers qui partent en pêche, la vigilance est donc de mise jusqu’au bout. Petite frayeur quand un gros chalutier nous fonce droit dessus, on dévie notre route et il nous vise à nouveau, à croire que c’est un jeu pour eux d’effrayer les plaisanciers. Bienvenu à Boulogne ! On atteint enfin l’entrée de la rade et c’est à 4h45 ce lundi 23 août que nous nous amarrons au ponton visiteurs pas mécontentes d’en avoir fini avec cette navigation et avant que la météo ne s’aggrave. Ce ne sera pas notre meilleur souvenir de la croisière c’est certain mais c’est une expérience de plus. Nous aurons parcouru en tout 980 milles durant cette croisière d’un peu plus de 4 semaines.
3 commentaires
Tonton Marcel · 04/01/2022 à 18:04
Vous allez pouvoir nous écrire un livre illustré …….deux vrais loups de mer
Globevogueuses · 03/11/2021 à 12:36
Patience Alain, tu vas bientôt apparaître dans le récit…
Alain · 30/10/2021 à 23:22
Super nav , hâte de lire la suite . Biz